Théâtre, musique, peinture (v. 1680-1750)
Entre 1680 et 1750 environ, entre le classicisme et les Lumières, se situe dans l’histoire culturelle française une période originale qui tient fort peu de la précédente et encore moins de celle qui lui succédera jusqu’à la Révolution. Paul Hazard a parlé autrefois de « crise de la conscience européenne », ce livre reprend à l’histoire de l’art et de l’architecture l’expression de rocaille, qui se caractérise par le refus de la symétrie (l’arabesque), des formes littéraires canoniques du classicisme et de la hiérarchie des arts (en peinture particulièrement) et, surtout, de la convention morale (le libertinage).
L’Italie eut une part, jusqu’à présent relativement méconnue, dans ce qui fut la France rocaille : théâtre, musique, peinture bénéficièrent d’un apport transalplin qui fut essentiel dans ce que l’on a appelé alors le mouvement moderne, qui préfère l’ébauche, la bigarrure, le bizarre, le caprice, la digression, les singularités surprenantes, les idées creuses à l’esthétique louis-quatorzienne. Des génies, eux-mêmes singuliers, comme Watteau ou Marivaux, furent alors en résonance avec la société des fêtes galantes, du plaisir pour le plaisir. C’est le monde que ce livre prétend explorer.